18/07/2007

La véritable histoire de Jeannot Lapin

Cette histoire a déjà été écrite sur mon autre blog, mais je vous la transcris ici telle que racontée aux enfants, sans interruption. Elle a été racontée en maternelle à des enfants de 5 ou 6 ans.




Je devais avoir ton âge, peut-être un peu plus vieille, mais à peine, lorsque j'ai rencontré une personne vraiment spéciale! Laisse-moi te raconter l'histoire tel que cela s'est produit. Mais avant, ce que tu dois savoir, c'est que chez moi, mes parents possédaient une boîte de compost. Le compost, c'est les restes de nourriture, les pelures des fruits ou des légumes, tout plein de choses qui se décomposent et qu'on peut utiliser pour faire pousser les légumes du jardin ou la pelouse. La boîte était vraiment grande, en bois, et je n'avais naturellement pas le droit de jouer près.

Un jour, je jouais gentiment dehors, on était au printemps, quand j'entendis un bruit provenir de la boîte de compost. Je n'avais pas peur du bruit. Ça ne faisait pas le bruit que fait un monstre sous le lit ou un dragon dans le garde-robe, car ça, c'est un tout autre bruit, une toute autre histoire que je te raconterai une autre fois. Je me suis dit, au bruit que cela faisait, que ce devait être un écureuil ou un oiseau qui était prisonnier de la boîte. Tu as déjà senti une boîte de compost? Ça pue, c'est é-pou-van-ta-ble! Je ne pouvais pas laisser cette pauvre petite bête dans ça! Et comme je n'écoutais pas toujours ma maman...

J'ouvris la boîte en m'en tenant loin. L'écureuil ou l'oiseau voudrait sûrement sortir rapidement et je ne voulais pas être blessée. Je fis donc le tout les yeux à moitié fermés, levant le couvercle du bout des bras, mon corps entier penché vers l'arrière! Rien. Rien ne se fit voir. Rien ne se fit entendre. Je m'approchai doucement, question de savoir... Peut-être la petite bête était-elle blessée, évanouie en raison des odeurs, partie autrement, qui sait! Je devais savoir. Je m'approchai encore plus. Je me placai le visage bien au-dessus de la boîte, le nez bouché naturellement, qu'est-ce que vous croyez! Vous ne devinerez jamais ce qu'il y avait dans la boîte.

Un lapin! Un joli lapin qui fut blanc autrefois, mais que le compost avait sali et faisait paraître brun. Je tendis les bras pour le sortir de là doucement quand j'entendis une voix dire doucement :"Merci!" Par habitude, je répondis : "Pas de quoi!" Et soudain, je me rendis compte de l'incroyable moment qui allait se dérouler sous mes yeux. Car quoi d'autre qu'un prince charmant transformé en lapin pouvait me parler! Je me voyais déjà avec les robes, les diadèmes et tout le tralala... Misère, j'étais complètement à côté!

"Je suis Jeannot, le lapin de Pâques. Si tu n'avais pas passé par ici, Pâques aurait été à l'eau cette année! Je voulais cacher un oeuf ici et le couvercle s'est subitement fermé sur moi, m'emprisonnant dans cet endroit de puanteur extrême!"
"..."
"Tu ne parles pas? Aurais-tu perdu ta langue?"
"Ben c'est que je pensais..."
"Que les lapins ne parlaient pas?"
"Non! Que j'avais trouvé un prince..."
"..."
"Et en plus, Jeannot, il est pas supposé être grand?"
"Pfffit!!! Tu penses que ça passe inaperçu un lapin de 6 pieds cachant des oeufs toi?? Faut se fondre dans la foule chère!"

Mon désarroi de m'être ainsi trompé étant passé, il me raconta son travail et à quel point cela l'épuisait! Je n'avais rien de mieux à faire que de l'aider, alors je lui proposai mon aide (et en plus, avouez que ça semblait excitant, même si ce n'était pas un prince!). Tranquillement, toute la journée, nous avons caché des oeufs. En fait, il pondait un oeuf et le prenait dans ses mains encore tout chaud. Moi je n'avais pas le droit, mes doigts étaient trop chauds et faisaient fondre le chocolat trop vite! Et comme personne ne veut manger d'oeufs au chocolat pleins de traces de doigts... Mon travail était de le libérer lorsqu'il était en mauvaise posture. Et ça arrivait souvent, croyez-moi, c'est à se demander comment il réussissait avant que j'apparaisse!

À la fin de la journée, tous les oeufs étaient bien cachés. Il me regarda avec un regard très sérieux et me dit : "Tu n'as pas le droit d'aller les chercher, de faire la chasse, parce que tu sais où ils sont cachés. Par contre, je vais te cacher une poule en chocolat juste pour toi, une énooooooooooorme poule en chocolat. C'est cela que tu devras trouver demain. "

C'est depuis ce jour qu'à Pâques, il y a non seulement des oeufs en chocolat, mais des poules, des poussins et plein d'autres choses, pour les enfants qui ont aidés Jeannot. Comme tu vois, il lui arrive souvent d'être dans le pétrin. Je le sais, parce qu'à chaque année, je vérifie la boîte de compost et il y est toujours, année après année, et on en profite pour parler du bon vieux temps!

1 commentaire:

Jessou a dit…

C'est vraiment une belle histoire. C'est cute !! :)